Le ciblage comportemental ( ou « Behavioral Targeting »), est une technique de ciblage publicitaire, « basé sur le comportement des consommateurs et l’identification de leurs centres d’intérêt » nous explique Wikipedia.

Ce terme n’est pas nouveau et les techniques non plus. Mais son usage semble prendre un nouvel essor: c’est un mot à la mode.

Les acteurs clés du net comme Yahoo ou Facebook tout comme les acteurs de la publicité en ligne (avec par exemple la régie Weborama qui a racheté C-Marketing [sacré Yannick!] ou le nouvel entrant en France Adconion, y vont tous de leur solution publicitaire offrant des solutions de « ciblage comportemental ».

4 raisons majeures peuvent expliquer cet essor:
– d’abord l’augmentation du nombre des internautes permet de cibler des profils tout en menant des campagnes d’envergure
– les utilisations d’internet sont plus nombreuses, autant d’occasion de cerner des profils
– la maturité du marché de la publicité (et la concurrence entre les acteurs du secteur) invite à plus de finesse et de professionnalisme
– enfin les technologies sont certainement plus souples pour gérer ce type de requêtes.

Le ciblage comportemental permettra par exemple :
– de lancer une campagne sur Facebook qui touchera les internautes d’un certain pays/Age ayant des centres d’intérêts précis (les sites web 2.0 ont besoin de se faire une réputation auprès des annonceurs d’où des efforts importants de leur part dans ce domaine)
– d’afficher des bannières publicitaires d’un site de vente de jeux video à tous ceux qui auraient préalablement fréquenté un site de jeu vidéo en ligne.
– d’afficher une publicité affichant un mot ou une photo correspondant à un terme que l’internaute a utilisé dans une précédente recherche sur Yahoo – – de relancer un internaute qui aurait cliqué sur un lien sponsorisé sans avoir concrétisé l’achat (on parle alors de « search retargeting » comme le souligne ABC-Netmarketing).

ciblage comportemental, behavioural targeting, search retargeting

Pour finir, je reprendrai la conclusion du bon article du DG de Wunderloop sur le Journal du Net qui vient d’être publié:
« le ciblage comportemental apporte un souffle d’air dans le marché de l’Internet, des opportunités de croissance de marge et de chiffre d’affaires, un cercle vertueux dont tous les acteurs du marché peuvent se réjouir. »

Ca, c’est le côté pile. Le côté face touche à la vie privé: les bases de données et les cookies vont commencer « à en savoir beaucoup ». Le débat sur le respect de la vie privée ne fait que commencer!

5 commentaires

  1. DMY samedi 3 novembre 2007 11:09 Répondre
    #1

    « Le débat sur le respect de la vie privée ne fait que commencer! »

    article très interessant (comme d’hab’) mais j’ai un commentaire sur la dernière phrase.

    Ton post est sur le who vs what si je comprends bien.

    Si on sait que je vais sour playboy, eurosport et que je fais des recherches google sur les SUV, on sait quoi me vendre, peu importe que je sois un homme ou pas, jeune ou pas, urbain ou pas.
    (lire entre les lignes, je suis un homme jeune et urbain. pas de commentaire, je suis jeune !!)

    Dans ces conditions, on pourra finalement construire mon profil de consommateur sans avoir mon identité.

    Où est le problème de la vie privée alors ? puisqu’on ne sait pas qui je suis.

  2. cyresne samedi 3 novembre 2007 2:55 Répondre
    #2

    Oui c’est vrai, les annonceurs ne beneficieront pas de données nominatives mais c’est plus flou pour les données hebergees par les editeurs:

    – Facebook gere a la fois ton profil (nom + vie public + vie privee) et ses espaces pub (tes comportements…bon a voir le role de Microsoft dans la vente des espaces pub) donc le croisement des données comportementales ET nominatives POURRAIT etre realise

    – Doubleclick , outil leader des logiciels d’ adserving, donc l’un des plus gros poseurs de cookies, a ete rachete par Google qui a deja de quoi s’amuser avec le moteur de recherche, adwords, gmail, toolbar, orkutt, blogger … autant de lieux ou on te demande un nom, un email, une adresse IP

    Bref toi jeune (mais si) grand fou, tu commences a etre tres tres bien cerne, anonyme certe, pour le moment, mais tu as de quoi etre phobique, et la phobie declenche des reactions parfois irraisonnées : paranoia, plainte pour atteinte a la vie privee a la 1ere alerte venue…c’est pour cela que le debat ne fait que commencer. Le probleme est dans la tete des gens mais pas dans les faits.

    PS
    Je ne sais pas si cela existe deja mais on connait les mega bases de donnees email, on connait les mash up…bref tout se melange. A quand le grand mix des bases de données comportementales ? Je ne sais pas si cela existe mais c’est une belle idee de business : la communaute des cookies

  3. Alain Sanjaume dimanche 4 novembre 2007 6:42 Répondre
    #3

    Bonjour,

    Juridiquement les données perso ne peuvent être exploitées que dans le cadre d’un opt-in volontaire de l’internaute.
    Pour tracer l’internaute la loi interdit les spyware, adware et l’adresse IP. Ne reste donc que le cookie pour suivre l’internaute. Et le législateur n’a retenu que la solution du cookie car l’internaute peut les effacer ou parametrer son navigateur pour interdire leur dépot sur le PC.
    Les lois protègent donc bien l’internaute.
    De plus les publicitaires ne touchent pas aux univers adultes, casino, politique, … Donc seuls des centres d’intérêts « légaux » sont suivis, pas les autres.

    Salutations

    Alain

  4. cyresne dimanche 4 novembre 2007 7:27 Répondre
    #4

    Ce serait interessant de savoir ce que devient le projet Français Dolphian, outil initialement developpe pour proteger les internautes du spam et leur permettre de gerer les cookies a facon.

  5. Dans l'air du temps mardi 6 novembre 2007 12:33 Répondre
    #5